Biblio-Portrait #5 - Joël-Vincent Cyr

Joël-Vincent Cyr est bibliothécaire à la commission scolaire du Littoral. Il se spécialise dans la médiation en milieu scolaire. J'ai eu le plaisir de le rencontrer pour une entrevue à la commission scolaire de Laval, dans le cadre du cours Bibliothèque scolaire et apprentissage, où il m'a présenté les différents services aux écoles et aux enseignants.


1. Quels sont les autres postes que tu as occupés en tant que bibliothécaire ?


J’ai toujours été à l’emploi de commissions scolaires. En tout, j’ai été à l’emploi de quatre commissions scolaires, mais dans des mandats assez différents à chaque fois. En fait, j’ai pu connaître l’époque du bibliothécaire d’école qui s’engage essentiellement auprès des élèves, directement ou via l’enseignant. Puis ce modèle s’est un peu éteint au profit d’un modèle axé d’abord sur la gestion et l’organisation des bibliothèques, demandant ainsi une approche commission scolaire centralisée. Ce que j’ai fait pendant quelques mois, il y a une dizaine d’années, et que je fais encore dans la cs à l’emploi de laquelle je suis depuis maintenant un an. Entre mon emploi actuel et celui que j'occupais il y a dix ans, j’ai eu un mandat assez singulier dans le domaine de la bibliothéconomie scolaire pendant lequel je gérais un centre de ressources pédagogiques qui me demandais essentiellement de travailler au développement d’outils pédagogiques avec d’autres professionnels de l’éducation.

2. À quoi ressemblait ta vie professionnelle ou académique avant la bibliothéconomie ?

J’ai été enseignant pendant 8 ans en enseignement du français au secondaire. Pour établir très brièvement un lien entre cette carrière et celle que j’ai maintenant, je dirais que l’enseignement du français m’a amené à m’intéresser à la bibliothèque de l’école, et la bibliothèque de l’école à la bibliothéconomie !

3. Décris-nous une journée typique au travail.

Actuellement, je suis à l’emploi d’une commission scolaire où tout est à construire : organiser, informatiser et développer. La tâche est assez vaste, mais elle est très stimulante du fait qu’on me donne beaucoup de moyens pour réaliser ce qui doit être fait pour avoir un réseau de bibliothèques cohérent et efficace. Cependant, ce qui me stimule d’avantage, c’est la très grande confiance que je reçois des collègues enseignants et autres catégories de personnel, et des élèves aussi !

4. Un projet qui te tient à cœur sur lequel tu travailles en ce moment? (Si tu peux nous en parler, bien sûr).

Le projet le plus emballant, s’il faut que j’en choisisse un, est l’implantation de la plateforme ministérielle du livre numérique. Nous avons la chance de compter parmi les quinze commissions scolaires qui auront à implanter la plateforme dans leur milieu. Mais je ne peux passer sous silence le fait que deux bibliothèques de notre cs seront complètement rénovées.

5. Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans la carrière de bibliothécaire ?

C’est d’abord la confiance que je reçois de ceux et celles avec qui je travaille et pour qui je m’engage. Cela favorise de loin un contexte de travail qui donne le goût de s’engager. La médiation s’avère être un aspect très valorisant de mon travail, car donner la piqûre de la lecture à un élève ou trouver l’ouvrage idoine pour un enseignant sont des moments de très grande satisfaction professionnelle.

6. Qu’est-ce que tu apprécies le moins dans la carrière de bibliothécaire ?

Dans ma carrière, j’ai eu souvent à composer avec la dépréciation de mes rôles due à une méconnaissance de mes expertises de spécialiste de l’information et cela s’est vécu quelques fois difficilement. Cependant, il existe des solutions à courts et moyens termes pour y pallier et pour peu qu’on nous donne la chance de les déployer, on arrive à se faire considérer pour notre apport à l’enseignement.

7. Le plus gros défi ou les grands enjeux en ce moment dans ton travail ou dans ton milieu ?

Le plus gros défi en ce moment est de créer de la cohésion dans le développement des collections au niveau de la commission scolaire. Les fondements sont posés au niveau du personnel d’encadrement, il reste à rallier le personnel utilisateur du service. Un autre défi est de taille : celui du partenariat et de l’arrimage entre les écoles et les bibliothèques municipales ; il y a beaucoup de développement à faire dans ce dossier.

8. Ta dernière découverte en matière de livre ou de jeu (ou autre ressource !) ? 

La sélection de littérature autochtone jeunesse de Communication jeunesse. J’ai été sollicité pour participer avec d’autres professionnels du livre à l’élaboration d’une liste d’ouvrages et d’activités visant à promouvoir la lecture d’œuvres écrites par des auteures et auteurs autochtones. C’est une entreprise coordonnée par Communication jeunesse et soutenue par le Conseil des Arts de Montréal. J’ai trouvé cette initiative géniale et surtout nécessaire ! J’habite dans une communauté innue et je trouve qu’il y a un déséquilibre entre l’importance historique et démographique de ce peuple et la connaissance qu’en a le reste du Québec. D’autant plus que 2019 a été placée sous le thème des langues autochtones ! Il faut utiliser cette liste, la diffuser et faire vivre et faire connaître la littérature autochtone qui est en plein émergence !

Conclusion


Le travail de médiateur est essentiel afin que les bibliothèques fassent partie intégrante de la communauté, et ce tant au niveau scolaire que public. Le développement de partenariats est donc l'un des mandats les plus importants des bibliothécaires puisqu'il constitue la base du développement des bibliothèques troisième lieu se définissant comme inclusives et interculturelles.


Ressources

À propos de communication jeunesse




À propos du métier de bibliothécaire scolaire





 

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